dimanche 26 décembre 2010
Kyokun - Karate jutsu ni sente nashi - 3
"Mon conseil pour les pratiquants de Karate-do est très simple: il faut bien faire attention à ce qu'a dit Gichin Funakoshi “Karate ni sente nashi” (en Karaté il n'existe pas de première attaque). Il faut comprendre ce concept de manière très profonde. Aussi bien au niveau mental qu'au niveau technique. Il faut faire en sorte que l'agresseur possible comprenne mentalement qu'il vaut mieux pour lui ne pas attaquer, qu'il le sente et qu'il l'accepte. C'est là le véritable sens de la maxime “Karate ni sente nashi ”: que l'adversaire renonce à sa première attaque et qu'ainsi l'agression ne se produise pas."
Kyokun - Karate jutsu ni sente nashi - 2
Maître Henry Plée, dans ses chroniques, nous éclaire sur différents niveaux d'interprétation du kyokun et apporte en même temps une explication à l'avertissement "Il nous fait courir un danger mortel" de Maître Funakoshi Gichin à propos d'un comportement agressif :
"Au 1er niveau, "Il n'y a pas de première attaque en combat guerrier réel" sera inévitablement compris par Monsieur-tout-le-monde "Il ne faut pas attaquer le premier". Ceci parce que tout le monde est convaincu que "Celui qui attaque le premier gagne !". Ce qui n'est pas faux. Cette stratégie peut être valable dans certains cas... si l'adversaire est naïf ou aveuglé par sa vanité. (...)
Le 2ème niveau enseigne exactement l'inverse du premier niveau, (...) attaquer le premier ne fonctionne que si l'adversaire nous est inférieur. S'il nous est supérieur techniquement (mais inférieur mentalement) nous n'aurons une chance de "l'éliminer" qu'en attendant l'instant précis où il se décidera à attaquer, ce qui provoque inévitablement une opportunité que nous pouvons exploiter.
On ne peut toucher (ou couper) qu'à la distance ou l'adversaire peut également nous toucher (ou nous couper). On ne peut attaquer le premier que si l'on pense avoir une chance d'éliminer l'adversaire, et cette pensée est forcément accompagnée d'une certaine déconcentration et d'une certaine satisfaction anticipée. En effet, l'esprit ne peut décider qu'une seule chose à la fois : attaquer OU parer.
Le second niveau dit, en quelque sorte "attendez sans idée préconçue que votre adversaire se décide à faire la première attaque, et attaquez immédiatement dans l'ouverture ainsi créée".
Ce qui est également en accord avec le précepte du Heiho Kadensho (des années 1600), qui dit : "attaquer sans que l'ennemi ait décidé d'attaquer augmente considérablement les risques de défaite" et qui ajoute "mettez-vous à la distance (ma) où l'ennemi ne pourra pas toucher votre corps, mais à la distance où vous pourrez tirer avantage de sa première attaque infructueuse, qui deviendra ainsi mortelle pour lui, car il vous suffira d'avancer de toute votre âme, sans réserve et sans peur, pour le défaire immédiatement".
samedi 25 décembre 2010
Kyokun - Karate jutsu ni sente nashi - 1
Les vingt karate jutsu niju kyokun |
"Deuxième des vingt règles de Funakoshi Gichin, l'une des plus célèbres, gravée sur la pierre de son mémorial élevé au temple Enkakuji de Kamakura. "Il n'y a pas de premier mouvement (attaque) en karate". Cette sentence (Kaisetsu) résume toute l'attitude qui doit être à la base de la pratique du karate, comme des arts martiaux (Budo) en général."
Maître Funakoshi Gichin insiste sur cette notion dans son livre Karate-do Ma Voie Ma Vie :
"J'ai toujours insisté, dans mon enseignement, sur le caractère essentiellement défensif du karate. On ne doit jamais l'utiliser à des fins offensives. "Faites attention à vos paroles", ai-je écrit dans un de mes premiers livres, "car si vous êtes vantard, vous vous créerez un grand nombre d'ennemis. N'oubliez jamais le vieux dicton selon lequel une forte bourrasque peut déraciner un gros arbre tandis que le saule plie et laisse passer l'assaut du vent. Les vertus cardinales du karate sont prudence et humilité". Voilà pourquoi j'enseigne à mes élèves de toujours être en alerte mais jamais agressifs. (...) Quelques uns des plus jeunes, je dois le dire, ne comprennent pas mon attitude : ils sont persuadés que le karate doit être employé quand les circonstances l'exigent. J'essaie de leur faire remarquer que c'est là mépriser totalement le vrai sens du karate. Ce n'est pas un simple jeu. Il nous fait courir un danger mortel. Pouvons-nous nous permettre de risquer sans réfléchir une vie déjà si courte ?"
Les précisions du Maître démontrent que ce kyokun est loin d'être un précepte pacifiste, mais qu'il doit se comprendre dans un sens de recherche d'efficacité ("toujours être en alerte"), dans un contexte qui n'est pas celui du karate-sport ("ce n'est pas un simple jeu"), mais bien celui de la préservation de la vie.
On retrouve cette notion de préservation de la vie, sans pacifisme, dans Le Livre des Traditions Familiales de Yagyû Munenori (1571 - 1646), maître d'armes du shogun, qui commence par la citation d'un dicton inspiré du Tao-Te Ching : "Selon un ancien dicton, "les armes sont des instruments maléfiques, que méprise la Voie de la nature : d'après la Voie de la nature, on ne doit en user que quand on ne peut l'éviter". (...) Pourquoi les armes sont-elles des instruments maléfiques ? Parce que la Voie de la nature est le Tao, qui donne la vie aux êtres; par conséquent, un instrument qui sert à tuer ne peut être que maléfique."
Aucun idéalisme pacifiste en effet lorsqu'on lit la suite :
"Toutefois, il est dit aussi que l'usage des armes pour tuer - du moins quand c'est inévitable - fait aussi partie de la Voie de la nature. Qu'est-ce que cela veut dire ? Les fleurs s'épanouissent et la verdure prolifère quand souffle la brise printanière; mais à l'apparition des gelées d'automne, invariablement, les feuilles tombent et les arbres s'étiolent. C'est la loi de la nature. Il peut donc se présenter un moment où il faut abattre ce qui doit l'être. Certains profitent des évènements pour commettre le mal. Quand le mal se manifeste, il faut le combattre. C'est pourquoi il est dit que l'emploi des armes fait aussi partie de la Voie de la nature."
L'Ame du Samouraï de Thomas Cleary : une traduction contemporaine de trois classiques du Zen et du Bushido, dont Le Livre des Traditions Familiales de Yagyû Munenori.
mercredi 15 décembre 2010
Bo jutsu
Yagyu Shingan Ryu Taijutsu.
Le code de cette vidéo n'étant malheureusement pas disponible, il faut la visualiser sur YouTube à l'adresse suivante :
http://www.youtube.com/watch?v=kceOkMn0MRw
Photo : Senseï Funakoshi Gichin
mardi 7 décembre 2010
Conte
Tranquillement assis avec son ami, tous deux face à la porte, Bokuden appela son fils aîné. Quand celui-ci se trouva devant la porte, il s'arrêta net. Après avoir entrebâillé la porte, il décrocha le vase avant d'entrer. Refermant la poste derrière lui, il replaça le vase avant d'aller saluer les deux maîtres.
"Voici mon fils aîné, dit Bokuden en souriant, il a déjà atteint un bon niveau et est en voie de devenir maître."
Le second fils fut appelé. Il fit coulisser la porte et commença à entrer. Esquivant de justesse le vase qu'il faillit recevoir sur le crâne, il réussit à l'attraper au vol.
"C'est mon second fils, expliqua-t-il à l'hôte, il a encore un long chemin à parcourir."
Quand ce fut le tour du fils cadet, celui-ci entra précipitamment et reçut lourdement le vase sur le cou. Mais avant que le vase ne touche les tatamis, il dégaina son sabre et le cassa en deux.
"Et celui-là, reprit le Maître, c'est mon fils cadet. C'est un peu la honte de la famille, mais il est encore jeune."
Extrait du livre "Les contes des arts martiaux", rassemblés par Pascal Fauliot et présentés par Michel Random. Edition Albin Michel
dimanche 28 novembre 2010
Higaonna Morio Senseï
jeudi 11 novembre 2010
L'âme du Samouraï - Thomas Cleary
Le principe de cette histoire s'applique à tous les arts. Quand on lui demande ce qu'est la Voie, l'ancien répond que c'est l'esprit normal, autrement dit cet état suprême au sein duquel toute névrose s'est évanouie et l'esprit a recouvré sa normalité, libre de toute névrose, même au milieu des névroses.
En appliquant ce précepte au tir à l'arc, si vous pensez à votre tir au moment de viser, votre tir sera instable et votre flèche manquera la cible. Si vous êtes conscient que vous êtes en train de calligraphier pendant que vous calligraphiez, votre pinceau tremblera. Si vous êtes conscient de jouer de la harpe au moment de jouer, vous jouerez faux.
Si un archer oublie qu'il se prépare à tirer et conserve un état d'esprit normal, comme il ne fait rien de spécial, son arc restera stable. Que vous teniez un sabre ou montiez à cheval, c'est la même chose : ne "tenez pas le sabre", ne "montez pas à cheval", ne "calligraphiez pas" et ne "jouez pas de musique" non plus. Si vous faites ce que vous avez à faire avec un esprit normal, comme si vous ne faisiez rien, tout deviendra facile et harmonieux.
Quelle que soit l'activité que vous considérez comme étant votre voie, si vous en faites une obsession, elle cesse d'être une Voie. Si votre coeur est libre de tout attachement, alors, vous êtes sur la Voie. Quoi que vous fassiez, si vous le faites d'un coeur libre et léger, votre tâche en sera facilitée."
Extrait de l'ouvrage de Thomas Cleary L'âme du Samouraï, qui traduit et commente trois classiques japonais du Bushido et du Zen du 17ème siècle : Arts martiaux : le livre des traditions familiales de Yagyû Munenori, L'insondable subtilité de la sagesse immuable et Tai-A Ki ou Réflexions sur le sabre incomparable, de Takuan Sôhô.
Yagyû Munenori (1571 - 1646) était le maître d'armes et le chef de la police secrète du shôgun. Takuan Sôhô (1573 - 1645) était le maître zen de l'empereur.
lundi 8 novembre 2010
Aïkido - Christian Tissier
La sensation est celle d'une leçon particulière.
C'est passionnant. Le mouvement étudié, simple, est décliné en de multiples applications.
Les pratiquants de karate retrouveront des techniques présentes dans certains de leurs kata, mais avec la dynamique particulière de l'aïkido.
Le code de cette vidéo n'étant malheureusement pas disponible, il faut la visualiser sur YouTube à l'adresse suivante : http://www.youtube.com/watch?v=5z6jg4NIBrM&feature=more_related
lundi 1 novembre 2010
Transmission - Histoire de sagesse transmise par Maître Henry Plée
Une histoire de sagesse, transmise par Maître Henry Plée dans l'une de ses chroniques, illustre certains de ces principes :
Un maître de sagesse très célèbre était de passage dans une petite ville. En apprenant cette nouvelle, le maire pensa que c’était une bonne occasion pour les habitants de la bourgade et demanda à ce maître de bien vouloir faire une conférence à ses administrés sur le sujet qui lui plaira. Des crieurs circulèrent dans la rue, annonçant à la population que la maître de sagesse allait faire une conférence, dimanche, dans la salle des fêtes. Ledit maître était très célèbre pour sa sagesse et pour son humour. A l’heure dite, la salle était pleine d’hommes, de femmes et d’enfants riant à l’avance des plaisanteries de sagesse desquelles le maître avait coutume d’émailler ses conférences.
Le maître de sagesse entra dans la salle des fêtes, salua l’assistance ravie, monta sur une chaire hâtivement construite et demanda : « savez-vous de quoi je vais parler ? »
- « Oui, Maître, nous le savons ! » répondit d’une seule voix l’assistance en riant.
Le maître eut un large sourire et dit : « si vous le savez, dans ce cas, il est inutile que je parle. »
Et il quitta la salle.
Après ce qui s’était passé, le maire rendit visite au maître de sagesse, lui présenta ses excuses pour la maladresse de ses administrés et le pria d’accepter de faire une autre conférence le dimanche suivant. A l’heure dite, le maître entra dans la salle des fêtes, monta sur la chaire et demanda : « est-ce que vous savez de quoi je vais parler ? »
- « Non, nous n’en avons aucune idée ! » répondirent les concitoyens échaudés le dimanche précédent.
- « Bien, si vous ne savez rien, il est inutile que je vous parle, puisque l’on ne peut discuter que de ce que l’on connaît déjà ».
Et le maître salua la salle et sortit.
Le maire vint voir à nouveau le maître de sagesse et le supplia de donner aux habitants une dernière chance le dimanche suivant. A l’heure dite, le maître entra dans la salle des fêtes et monta sur la chaire.
Personne ne riait plus. On entendait les mouches voler.
Le maître posa la même question : « savez-vous de quoi je vais parler ? »
Echaudée par son expérience des deux dimanches précédents, l’assemblée répondit prudemment d’une voix : « Hé bien, il y en a qui savent et il y en a qui ne savent pas… »
« Parfait », répondit le maître, « dans ce cas, que ceux qui savent expliquent à ceux qui ne savent pas ». Et il quitta la salle, puis quitta le village.
Transmission - La relation maître disciple selon Albert Camus
Albert Camus.
Ce texte est cité dans un article de Philippe Filliot, Docteur en Sciences de l'Education, "Connaître, apprendre, transmettre selon les sagesses chinoises. Pour une lecture pédagogique de la spiritualité." L'article est disponible sur le site Le Journal des Chercheurs.
http://www.barbier-rd.nom.fr/journal/article.php3?id_article=406
Photo : Albert Camus
jeudi 28 octobre 2010
Makiwara - Shinjinbukan hombu dojo
Nous sommes au Shinjinbukan Hombu dojo de Onaga Yoshimitsu sensei pour assister à un travail au makiwara de son élève Onaga Michiko sensei, 6ème dan.
Les sceptiques (dont je suis généralement) peuvent objecter que nous ne connaissons pas la résistance de ce makiwara, toutefois, ce que nous voyons du travail de Onaga Michiko dans l'utilisation de son corps (frêle) est tout-à-fait passionnant.
Merci au blog Okinawa karate pour la découverte de cette vidéo.
dimanche 24 octobre 2010
Uechi ryu - Tohyama Seikoh Senseï et Shinjyo Kiyohide Senseï
dimanche 17 octobre 2010
Essence des kata et mystification
Il faut donc s'attacher bien plus à l'esprit du ou des kata que de tomber dans le dogme ou d'ergoter sur tel ou tel détail d'une école ou d'un "Maître"."
Extrait de la préface écrite par Maître Henry Plée à l'ouvrage "karate-do katas de base et avancés" de Roland Habersetzer paru en 1980, puis reprise dans son ouvrage "Shotokan kata" édition 1992.
Tel ou tel détail d'une école ou d'un "Maître". Pourquoi Maître Henry Plée utilise-t-il les guillemets pour le mot Maître ? L'histoire suivante, citée dans l'ouvrage de Harry Cook "La Grande Histoire du Shotokan", en donne peut-être une clé. L'auteur cite Gichin Funakoshi dans Karate-do Nyûmon :
"La coutume qui voulait que l'enseignement demeure secret perdura à Okinawa jusqu'à ces dernières années. Il y a environ dix ans, je reçus une lettre d'un vieil homme qui me disait : "je connais un kata que je n'ai jamais enseigné à quiconque, et je souhaite vous le transmettre avant de mourir". Je fus profondément touché de son attention, mais malheureusement il ne m'était pas facile alors de faire le voyage jusqu'à Okinawa. (...) Néanmoins, mon fils Gigo devait se rendre à Okinawa et je demandai au vieil homme de lui enseigner le kata à ma place.
Le vieil homme fut transporté par la venue de Gigo. Et lorsque fut venu le moment de lui enseigner le kata, il boucla soigneusement portes et fenêtres afin que personne ne puisse voir à l'intérieur de la maison. Lorsqu'il eut terminé, le vieil homme déclara : "Maintenant je peux mourir en paix. Parmi les hommes auxquels j'ai refusé d'enseigner le kata, il en est un qui n'a cessé de me harceler jusqu'à ce que j'accepte de le faire. Mais j'en ai altéré la forme et les mouvements importants. Aussi, si le moindre doute se fait jour dans l'avenir quant à l'authenticité de ce kata, dites à votre père que le kata que je vous ai enseigné est le bon."."
samedi 2 octobre 2010
Kihon martial
Il est, généralement, pratiqué sans partenaire, et en avançant, sous la direction du senseï ou d'un senpaï scandant le signal, cette synchronisation apportant à chacun l'énergie du groupe pour répéter la technique.
Gabrielle et Roland Habersetzer, dans leur Encyclopédie des arts martiaux de l'extrême Orient (technique, historique, biographique et culturelle), donnent une définition du kihon qui élargit la perspective tout en précisant que le sens généralement admis est restreint :
Kihon : L'énergie (Ki) de base (Hon) : pour désigner les formes d'entraînement aux techniques de base d'un art martial (budo) avec une utilisation optimale de l'énergie interne (Ki). Au sens général ; répétition des techniques de base, entraînement fondamental, en général dans le vide, sans partenaire."
Maître Henry Plée, lors de l'un de ses séminaires de démystification martiale, montre des faces cachées du kihon :
"Un kihon correct doit se faire aussi bien en avançant qu'en reculant et également sous les formes yang et yin".
"Le kihon martial doit toujours être fait à deux, cela permet, entre autres, de travailler sur le psychisme de l'adversaire."
jeudi 30 septembre 2010
jeudi 9 septembre 2010
Kata
Un air léger
Souplesse des gestes
Des mots de mains
Sans
Cesse
Recommencer
Comme une perpétuelle présence à soi.
Merci à Raphaëlle.
mercredi 8 septembre 2010
Les katas - Kenji Tokitsu
En somme, le kata est la forme pratique, transmissible, d'une technique de transformation du corps et de l'esprit. (...) Le dô représente l'avancement dans la voie qui mène à cette perfection, avec l'idée que parcourir le chemin est en soi le but."
"Lors de l'exécution du kata, la profondeur et la signification réalisées et vécues ne dépendent pas seulement du degré de perfection apparente, mais surtout de l'intensité et de l'envergure de l'état psychique pendant ce moment.
Les critères de la perfection gestuelle varient selon le degré de maîtrise de ceux qui l'apprécient. Dans chaque domaine, cette perfection est hiérarchisée par rapport à l'efficacité technique dont elle témoigne. (...) Parfois, un perfectionnement peut sembler une insuffisance ou une imperfection, aux yeux d'observateurs extérieurs au domaine travaillé. A l'inverse, lorsque la présentation des katas se fait en public - comme c'est le cas pour le karaté depuis un demi-siècle - une modification s'opère dans le sens du spectacle et les séquences commencent à inclure des mouvements inutiles mais séduisants pour un public peu initié."
Extraits du livre de Maître Kenji Tokitsu Les katas. L'auteur nous explique les sources historiques et sociologiques de la notion de kata et les dimensions qu'elle recouvre (technique, transmission, philosophie,...) dans une démarche de recherche de perfection, en arts martiaux, en art floral, dans la cérémonie du thé, ou même dans celle du seppuku.
vendredi 27 août 2010
Kata Sandairui - Tohyama Seikoh
dimanche 18 juillet 2010
Les débuts de l'Aïkido à la télévision française
Vidéo propriété de l'Institut National de l'Audiovisuel
samedi 10 juillet 2010
Les contes des arts martiaux
- "Qui es-tu ?" demanda le Maître.
- "Je suis le samouraï..."
- "Toi, un guerrier ! s'exclama Hakuin. Mais regarde-toi. Quel seigneur voudrait t'avoir à son service ? Tu as l'air d'un mendiant."
La colère s'empara du samouraï. Il saisit son sabre et le dégaina. Hakuin poursuivit :
- "Ah bon, tu as même un sabre ?! Mais tu es sûrement trop maladroit pour me couper la tête."
Hors de lui, le samouraï leva son sabre, prêt à frapper le Maître. A ce moment celui-ci dit :
- "Ici s'ouvrent les portes de l'enfer."
Surpris par la tranquille assurance du moine, le samouraï rengaina son sabre et s'inclina.
- "Ici s'ouvrent les portes du paradis", lui dit alors le Maître.
Extrait du livre "Les contes des arts martiaux", rassemblés par Pascal Fauliot et présentés par Michel Random. Edition Albin Michel.
vendredi 9 juillet 2010
Les vingt kyokun
Le premier des vingt préceptes stipule : "n'oubliez pas que le karate-dô commence et s'achève par un rei". Concrètement, cela revient à dire que chaque session d'entraînement s'ouvre et se clôture par une inclinaison du buste en signe de salut, un rei. Cependant, au sens figuré, cette consigne suggère que le karateka doit respecter fidèlement les convenances propres à l'étiquette de sa discipline en se montrant courtois et en adoptant un comportement qui sied à la situation du moment. L'acceptation du terme rei, loin de se limiter au simple salut physique inclut une définition au sens large : même hors du dôjô, le karateka doit accueillir ses connaissances avec une sincère courtoisie et conformer chacun des aspects de sa vie aux exigences du concept fondamental qu'est le respect d'autrui. Plus longtemps vous étudierez le karate, plus naturellement vous accorderez de l'importance à l'étiquette et au respect qui y sont inhérents."
Extrait de l'épilogue, signé Jotoro Takagi (Président de la Japan Karate-do Shotokai et Directeur du Shotokan), de l'ouvrage "Les 20 préceptes directeurs du karate-dô, le leg spirituel du Maître Gichin Funakoshi, commenté par Genwa Nakasone".
mardi 6 juillet 2010
Gosoku Ryu Karate
lundi 5 juillet 2010
Intégrale Kurozawa à la Cinémathèque Française
Programme sur le site de la Cinémathèque : http://www.cinematheque.fr/
dimanche 27 juin 2010
Coups de pied dans les styles martiaux - Maître Henry Plée
Extrait d'une chronique de Maître Henry Plée (Karate Bushido janvier 2007).
dimanche 20 juin 2010
dimanche 13 juin 2010
Histoire du Japon et des Japonais
Histoire du Japon et des Japonais de Edwin O. Reischauer, aux éditions Points Histoire (format poche, deux tomes).
dimanche 30 mai 2010
Le Maître de Thé
Le Maître de Thé, roman de Yasushi Inoué.
Mes remerciements à François.
mardi 18 mai 2010
Kumite Kanazawa vs Enoeda
jeudi 13 mai 2010
La Cible en Soi - Kyudo
La Cible en Soi, film de Jean-Jacques Lagrange. Un document historique, filmé par un grand réalisateur.
samedi 8 mai 2010
Après la pluie, film de Koizumi Takashi sur un scénario de Kurozawa Akira
dimanche 25 avril 2010
dimanche 18 avril 2010
Senseï Kase - Kata Chinte
jeudi 15 avril 2010
Karate traditionnel - Karate scolaire
dimanche 4 avril 2010
Cerveau droit - cerveau gauche
Vous pouvez avoir des sous-titres.
dimanche 28 mars 2010
Zanshin
"Etre zanshin : voici un terme que l'on retrouve dans la pratique de l'escrime japonaise, le kendo. Zanshin est ce qui demeure, sans s'attacher, vigilant et détaché. Juste attentif à ce qui se passe, ici et maintenant. Peu à peu, cette attention s'applique à chacun des actes de notre vie. Dans l'esprit du Zen comme dans celui du Budo traditionnel, l'ensemble du comportement entre toujours en jeu."
La pratique du budo donne des alarmes ou des signaux plus tangibles dans cette recherche de zanchin. En effet, plus vous êtes éloignés de la "non-pensée", plus votre esprit est lent et incapable d'agir face à l'adversaire. Ceux qui ont expérimenté ne serait-ce qu'une seule fois cet état de vigilance neutre et détachée en connaisse l'efficacité : les actions justes s'enchainent de façon fluide, guidées par les sensations, au moment juste.
Mais il existe en revanche des pièges propres à la pratique du budo : l'agressivité, le désir de "gagner", la peur, l'instinct de domination propre à tous les mamifères, pour le territoire ou pour la sélection du mâle reproducteur. Lors de stages de combat, ces manifestations de l'ego risquent d'amener les pratiquants, dès qu'ils portent un casque et un plastron, à se laisser envahir par l'agressivité (le côté obscur...) pour prendre possession de leur esprit comme les brigands de Shôsan.
"En franchissant le seuil de votre maison, un million d'ennemis vous guettent" (16ème kyokun ou précepte du karate martial). Un million d'ennemis, parmi lesquels les brigands de Shôsan...
Le Mont Fuji
L'essence des kata
"Entraînez-vous corps et âme sans vous soucier de la théorie... La véritable pratique se passe de mots, il lui faut l'engagement total du corps. (...) Vous oublierez très vite ce que vous aurez appris oralement mais vous vous rappellerez pour le restant de vos jours ce que vous aurez appris avec tout votre corps." (Karate-do, ma Voie, ma Vie).
mardi 16 mars 2010
L'art de l'avantage
"Chaque forme de la culture japonaise présente à la fois un aspect intérieur (ura) et un aspect extérieur (omote). En conséquence, la question de la "surface" se révèle aussi importante que celle de la substance dans les interactions sociales, économiques ou politiques. Au fond, tout objet que le Japon offre à la vue du monde extérieur, qu'il s'agisse du Zen, des arts martiaux ou de toute autre facette de sa civilisation, apparaît d'ordinaire sous sa forme la plus commerciale - ou la plus politique - , et rarement sous son aspect le plus authentique." ... "En tant qu'éléments d'une manoeuvre délibérément stratégique, les versions commercialisées ou politisées des formes culturelles que le Japon livre à l'Occident relèvent directement des catégories comportementales nipponnes dérivant de l'art de l'avantage cher aux anciens guerriers. La volonté de substituer clichés et lieux communs à une information authentique - pour ne rien dire de l'analyse critique - constitue en soi un "art de la guerre"."
Maître Henry Plée, qui fait référence à l'ouvrage de Thomas Cleary dans les Chroniques Martiales, en précise les conséquences dans le domaine des bujutsu :
"... aucun pratiquant d'art martial ne pourra progresser à un niveau élevé... s'il ne comprend pas, s'il ne conserve pas sans cesse à l'esprit que leurrer et mystifier est la base des arts martiaux. Par conséquent, la première tâche d'un pratiquant conscient est de redécouvrir ce qui a été caché dans la discipline qu'il pratique."
C'est certes très déroutant le jour où on en prend conscience, pourtant "on" avait été prévenu depuis longtemps - vingt-cinq siècles - par Sun Tzu dans "l'Art de la Guerre" :
"Tout l'art de la guerre est basé sur la duperie. C'est pourquoi, lorsque vous êtes capable, feignez l'incapacité; actif, la passivité. Proche, faites croire que vous êtes loin, et loin, que vous êtes proche. Appâtez l'ennemi pour le prendre au piège; simulez le désordre et frappez le."
Comment redécouvrir ce qui a été caché ? Bien choisir ses maîtres bien sûr, en évitant les "vulgarisations tapageuses", et chercher...
Maître Henry Plée nous donne une piste dans l'une de ses chroniques en citant Auguste Comte (l'un des fondateurs de la sociologie, 1798 - 1857) : "On ne connaît bien une science que quand on en connaît l'histoire."
L'illustration est une affiche du film "Kagemusha, l'ombre du guerrier" d'Akira Kurozawa, histoire d'une mystification : un chef de clan, mortellement blessé, ordonne à ses vassaux de dissimuler sa mort pendant une durée de trois ans. Son frère met la main sur un sosie parfait...
dimanche 7 mars 2010
Senpai et kohai, un mode de transmission
Shoshin, l'esprit et le coeur du débutant
"Tant que vous ne pouvez aller au-delà de la montagne, il vous est impossible d'atteindre le chemin". Wei-Kuan.
Shoshin est aussi une attitude permettant d'éviter les obstacles que sont l'avidité pour les résultats ou l'avidité pour la reconnaissance.
Laurent Strim, moine zen, explique dans l'émission "sagesses bouddhistes" sur france 2 pourquoi Shoshin est une clé de la progression. Son propos concerne la voie du zen, mais il s'applique parfaitement à la voie martiale.
mercredi 3 mars 2010
Séminaire de démystification martiale de Maître Henry Plée
En 1994, Maître Henry Plée avait sélectionné une centaine de candidats pour une série de huit séminaires de démystification et d'initiation à des techniques okuden, dans le dojo historique de la Montagne Sainte Geneviève.
Trois de ces séminaires avaient été divulgués en cassettes vhs, toutes épuisées depuis plusieurs années. Le premier est enfin édité en dvd.