"A partir de l'âge de 12 ans, G. Funakoshi étudie le karate sous la direction d'Ankô Asato. L'entraînement à cette époque se faisait la nuit, dehors, souvent dans un jardin. G. Funakoshi écrit :
"Je me suis entraîné à cette époque à un seul kata durant plusieurs mois, et même plusieurs années. Il me fallait continuer, sans savoir pour combien de temps, jusqu'à ce que mon maître dise "oui". Et le maître ne disait jamais "oui" avant que je ne parvienne à quelque chose d'essentiel dissimulé dans le kata. C'est pourquoi la dureté de l'entraînement est difficile à décrire. Maître Asato ne me quittait jamais des yeux pendant tout le temps des entraînements dans son jardin. Il se tenait dans la véranda, assis bien droit sur ses talons sans coussin. Il était pourtant déjà assez âgé... Quand je terminais un kata, il me disait seulement "bon", "oui", ou "encore", sans jamais un compliment. Je n'avais qu'à continuer sans fin à répéter la même chose, trempé de sueur. A côté du maître assis était posée une lampe à pétrole dont la lueur paraissait s'affaiblir et parfois il m'arrivait de ne plus la percevoir à cause de la fatigue. L'entraînement se poursuivait jusqu'à l'aube."
A. Asato a une grande réputation comme un maître de l'art du té ou tô-de, G. Funakoshi est cependant le seul disciple qu'on lui connaisse. Cela est dans la logique de l'ésotérisme de la transmission du karate avant le XXème siècle."
Extrait de l'ouvrage de Senseï Tokitsu Kenji "L'histoire du karate-do".
Meme – 7 mai 2024
Il y a 7 mois