mercredi 30 décembre 2009

La vulgarisation tapageuse, dénoncée par Musashi (déjà !)


En relisant "La voie du samouraï, pratiques de la stratégie au Japon" de Thomas Cleary, je m'arrête sur une citation du fameux Traité des Cinq Roues de Miyamoto Musahi : "A considérer la société, il me semble que les gens transforment les arts en produits commerciaux. Au fond, ils se considèrent eux-mêmes comme des marchandises, et, s'ils fabriquent des outils, c'est uniquement pour leur valeur. Pareille attitude me fait songer à la différence existant entre les fleurs et les graines : les premières sont devenues plus nombreuses que les secondes - autrement dit, l'ornementation l'emporte sur la réalité. Dans les arts martiaux, tout particulièrement, il existe une grande part de mise en scène et de vulgarisation tapageuse. Quel en est le résultat ? Pour reprendre les dires d'un adepte, "une tactique non mûrie est à l'origine de sérieuses blessures"."

Etonnant, non ? En 1644, déjà !...

mardi 29 décembre 2009

Vos qualités et les défauts des autres...


Trois phrases de Maître Funakoshi Gichin extraites de "Karate-do, ma voie, ma vie" : elles semblent anodines, et pourtant, les appliquer au dojo et dans la vie est une source de progrès extraordinaire...

"Evitez de vous tromper sur vous-même et adoptez le savoir-faire de vos camarades. Quand vous remarquez des points forts chez d'autres pratiquants, essayez de les incorporer à votre propre technique. Et si le débutant que vous observez semble travailler en-dessous de ses possibilités, demandez-vous si vous-même ne manquez pas de sérieux dans votre pratique."

Histoire de sagesse transmise par Maître Henry Plée


Une histoire de sagesse transmise par Maître Henry Plée dans l'une de ses chroniques.

Un maître de sagesse fût invité à dispenser un cours sur "la planification efficace de son temps" à un parterre de cadres dirigeants de sociétés internationales.
Après avoir regardé un par un les membres de son auditoire, le maître de sagesse commença son intervention en leur disant : "nous allons réaliser une expérience."
Le maître dévoila alors un pot en verre d'environ 5 litres et le posa devant lui. Puis il sortit de sous la table une douzaine de cailloux, tous d'un volume comparable à celui d'une balle de tennis, et les plaça délicatement dans le pot de verre.
Lorsque le pot fût rempli à ras bord et qu'il était manifestement impossible d'y ajouter un caillou de plus, il leva les yeux vers son auditoire et leur demanda : "est-ce que le pot est plein ?"
Tous répondirent par l'affirmative.
Le maître attendit quelques instants et ajouta : "vraiment ?"
Il se pencha alors et sortit de sous la table un sac rempli de gravier qu'il ouvrit et versa minutieusement sur les gros cailloux. Il secoua le pot pour que le gravier descende au fond du pot, entre les gros cailloux, et versa le gravier jusqu'à ras bord.
Le maître leva les yeux vers son auditoire et demanda à nouveau : "est-ce que le pot est plein ?"
Cette fois-ci, les brillants élèves commençaient à comprendre au ton du maître que ce n'était pas certain et l'un d'entre eux se risqua à dire timidement : "probablement pas..."
"Bien" répondit le maître. Il se pencha à nouveau, exhiba un sac de sable fin qu'il versa dans le pot. Le sable alla remplir les espaces entre les gros cailloux et le gravier.
Une fois de plus, le maître demanda : "est-ce que le pot est plein ?"
Echaudés, les élèves répondirent non, en choeur et sans hésiter. "Bien" ajouta le maître. Et comme s'y attendaient ses brillants élèves, il prit le pichet d'eau qui se trouvait sur la table et remplit le pot jusqu'à ras bord.
Puis il leva les yeux vers le groupe et demanda : "quelle grande vérité nous démontre cette expérience ?"
Un audacieux, se souvenant du sujet de l'intervention, répondit : "cela démontre que, même lorsque notre agenda est complètement rempli, si on le veut vraiment, on peut encore ajouter des choses à faire."

"Non," répondit le maître, "ce n'est pas cela. La grande vérité que nous démontre cette expérience est la suivante : si on ne met pas les gros cailloux en premier dans le pot, on ne pourra jamais les faire entrer tous par la suite."

Il y eut un profond silence, chacun prenant conscience de l'évidence de ces propos.

Le maître leur dit alors : "quels sont les gros cailloux dans votre vie ? Est-ce votre santé ? Votre famille ? Vos amis ? Réaliser vos rêves ? Apprendre ? Faire carrière ? Vous relaxer ? Prendre votre temps ? Autre chose ?"
"Ce qu'il faut retenir, c'est l'importance de mettre nos gros cailloux en premier dans notre vie, sinon nous risquons de ne pas la réussir. Si nous donnons la priorité aux petites choses (le gravier, le sable), nous remplirons notre vie de petites choses et nous n'aurons plus assez de temps à consacrer aux éléments importants de notre vie."
"Alors n'oubliez jamais de vous poser la question : quels sont les gros cailloux dans ma vie ? Ensuite mettez-les en premier dans votre pot, votre vie."

Le maître de sagesse salua son auditoire et quitta la salle étrangement silencieuse.